La crise rend bête et intelligent à la fois

Que se passera-t-il quand nous sortirons, un jour, de cette crise qui paralyse le fonctionnement « normal » du monde, dépassant tout ce que l’on pouvait imaginer ? Il y a ceux, invétérés, qui au plus profond d’eux-mêmes restent persuadés que tout reviendra comme avant, et il y a les autres qui se prennent à espérer qu’il n’en sera rien, que le choc est trop puissant, et que les mises en cause de facto qui interviennent aujourd’hui ne passeront pas à la trappe. L’histoire n’est jamais écrite à l’avance, ce truisme est de faible consolation, mais sait-on jamais ? « … Lire la suite

Entre protection sanitaire et de l’économie, un arbitrage effectué dans la confusion

De la récession à la dépression, il n’y a qu’un pas et il va être franchi, c’est désormais largement admis. Mais le constat ne s’arrête pas là, vu le chômage grandissant qui va s’en suivre. La consommation appelée à faiblir, la dépression s’approfondira. Pour toute réaction, un G20 virtuel convoqué aujourd’hui pour frapper les esprits annonce 5.000 milliards de dollars de mesures. C’est l’addition des plans existants et le chiffrage de mesures de toutes natures, dont des garanties de prêts. Aucune nouvelle mesure n’a été prise, cela porte un nom, l’esbroufe !

Quand tout marche sur la tête, tenez bon la rampe

Les tabous les mieux établis ne résistent pas quand le système marche sur la tête. Quand il est question d’accorder une prime à ceux qui travaillent, tournant le dos à la diminution du « coût du travail » ; quand la valeur refuge de l’or baisse au lieu de monter, ou quand Boeing décide de ne plus verser de dividendes ; ou encore lorsque il est demandé aux grandes entreprises de ne pas se ruer sur les liquidités des banques centrales comme si c’étaient de vulgaires supermarchés.

La route est droite mais la pente est rude

Dépenser sans compter, c’est le nouveau mantra qui vaut aussi bien pour les banques centrales que pour les gouvernements. Mais comment procéder, sur qui peut-on compter pour le coup ? Chez les économistes, le débat est engagé. Ils privilégient l’implication des unes ou des autres, à moins que ce ne soit les deux à la fois. Mais ce n’est pas sans poser de sérieux problèmes, car chaque option a de fortes conséquences négatives.

« Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » (Montaigne)

La plus grande incertitude règne depuis qu’il a été reconnu par les plus lucides qu’un nouvel épisode aigu de la crise déclenchée en 2008 était en cours. Avec comme seul recours de se raccrocher à l’idée qu’il sera de courte durée, en « V », comme les dirigeants des banques européennes en ont exprimé la certitude prématurée lors d’une conférence à Londres. Signe du désarroi qui s’est emparé pourtant des meilleurs esprits, certains dénoncent le retour au « dirigisme », pris à contrepied par l’avalanche de mesures gouvernementales et l’utilisation du mot honni de « nationalisation » (*) !